Première nuit ici, première nuit blanche ici. Il fallait bien que je me fasse à l'idée, qu'ici était un endroit comme un autre. Et bien qu'il ne ressemblait en rien aux lieux que j'avais habité jusqu'à présent, je me leurrai de penser que quelque chose allait changer. En effet, la décoration, l'ambiance, c'était fait de façon à ce que n'importe qui puisse si sentir chez soit, tel un cocon malléable aux gouts et aux besoins de tous. Cependant, je n'avais pas besoin de ça. Enfin, c'est ce que je pensais quand je suis arrivée ici. A première vue, j'ai qualifié le bâtiment de ''grand et vaste'', c'était une certaines façon d'extérioriser ma stupéfaction, pour le coup je me suis sentie ridiculement petite face à ce bloc qui se dresser devant moi. Puis, j'ai étais prise par la peur, c'est un sentiment qui vous vient lorsque vous êtes seul face à quelque chose qui vous semble insurmontable. C'était insurmontable. Comment voulez-vous que je gravisse ça ? Comment voulez-vous que je m'y retrouve dans votre labyrinthe de pierre ? Cela me paraissait impossible, et je doutais de plus en plus sur mon choix... Perdue ? Pas encore, ou plutôt, je ne m'en suis pas complètement rendue compte...
Ma première nuit commençait. Heureusement, j'avais une chambre personnelle, on ne sait ce qu'il peut m'arriver, quel cris je peux pousser, ou encore quelle activité nocturne peut remplacer mon sommeil. Justement, après m'être installée confortablement, oui, confortablement par rapport à avant, très inconfortable jugeront certains enfants de bonne famille... Peu m'importe, vu le temps que je passe et que je considère à cette médiocre pièce, qui porte la puasse d'autant plus ; je ne vais pas m'attarder sur la décoration, le rangement et tout le tralala qui va avec celle-ci. Lorsque le couvre feu sonna, comme tout ''élève normale'', je devais pénétrer dans mon lit. Il fallait que j'essaye ! Je devais me reposer, mon corps en avait besoin ! Cependant, comme chaque nuit, mes yeux ne dédaignent se fermer. Je sais très bien pourquoi ils me tiennent éveillée, mon subconscient prend le dessus arrivé à une certaine heure, et voilà, que même la fatigue ne peut se manifesté. Tout n'est plus que réfléchit par rapport à ce que m'attend mon sommeil. De la peur ? Certainement, mais en prenant du recul, je sais que c'est bien plus que ça ; c'est devenu une phobie, une anxiété quotidienne... Et cela devient bien difficile de penser à autre chose que ''Pourquoi ils sont là? Pourquoi je les rêves ?'' lorsque plus un bruit ne persistent dans l'académie, lorsque le silence règne, c'est à ce moment là, où je me sens encore plus seule que d'habitude, où je me retrouve face à moi-même et face à ce que je dois surmonter sans pouvoir rien faire, sans pouvoir trouver aucunes solutions à cette sensation qui me hante ! Je n'ai pas envie de dormir, c'est tout ! Il fallait que je m'occupe, que je pense à autre chose. Je ne pouvais pas rester là, à croupir d'angoisse sous ma couette...
Comme d'habitude, les livres et la musique ne sont pas des remèdes efficaces contre les pensées. Parce que oui, j'y pense. A ce que je pourrai voir, à ce que je pourrai ressentir... Mais cela m'horrifie, je ne veux pas avoir de telles sensations encore une fois. Et puis, ces cauchemars me dépassent tellement que je ne sais quoi imaginer, je ne sais ce qu'il pourrait arriver... Par précaution, le sommeil est mon ennemi. Je n'y peux rien, je m'y suis faite. Et puis, rester éveillée, maintenant j'y suis habituée. Quoi que, je vous avouerai, qu'on ne s'y ''habitue'' jamais. Donc, désormais, je relativise et je me dis qu'il ne faut pas perdre ce temps que j'ai en plus sur toute la population humaine. Eux, ils dépensent ce temps en sommeil, et moi, je suis là, à ne rien faire ; ''autant faire avancer les affaires plutôt que de se tourner les pouces''... C'est sur point de vue là, que ma nuit ''recommença''. Pourquoi pas, donc, utiliser ce temps ''bonus'' pour visiter l'internat.
Me voilà donc partie. Juste une grosse veste et une écharpe sur le dos, je n'avais besoin de rien d'autre. Les soirs d'hivers sont certes glacials, mais les étoiles sont généralement toutes illuminées, ainsi une certaine facilité à les contempler se créer. J'avais donc pris soin de fermer ma chambre à clé, avant d'explorer le pensionnat. De nuit, ce n'était pas forcément idéal, bien que j'y voyais plus ou moins bien, le repérage des lieux n'allait pas être forcément très bénéfique, mais tant pis, il fallait que je me change les idées, que je n'y pense plus. Ainsi, le destin guida mes pas dans des endroits qui m'étaient encore inconnus... Il y en avait des étages. En tout cas, en tant que simple petit Novice, je logeais au Rez-de-chaussé. C'était sans doute la raison pour laquelle je n'étais jamais allé bien plus haut dans l'académie. Se retrouver au quatrième étage était presque impressionnant !
Un escalier montait encore plus haut. J'étais attirée par une force qui me poussait à la suivre. Je devais aller voir ce qu'il y avait plus haut ! C'était une drôle de sensation, mais pas si désagréable que ça. Celle-ci me conduit alors sur une terrasse. Enfin, c'était du béton, et on y voyait le ciel ; a première vue, c'était une terrasse... Cependant lorsque je me suis approchée des grilles qui la délimitaient, j'ai pu constaté qu'en fait, j'étais sur le toit ! J'ai lâché un soupir de stupéfaction avant de prendre un air ébahit devant la vue que nous offrait le lieu. C'était ''grand, vaste, magnifique'', ce sont les premiers mots qui me sont venus devant un tel paysage. J'avais l'impression de toucher le ciel, j'étais en lui, je faisais parti de lui. Et à ce moment là, vous vous sentez humainement libre !
Assise au milieu de ce toit, dans un premier temps, je ne faisais que contempler ce que m'offrait la Voie Lactée. Et enfin, vous réalisez que vous n'êtes que poussière dans l'Univers, que votre existence n'influe en rien le déroulement de ce monde. Je décryptais les étoiles, essayant tant bien que mal de voir la Grande Ours et sa fille, le Capricorne, et tout ce que dessine le ciel. J'étais maintenant allongée. L'analyse est bien plus facile lorsque vous vous étalez de tout votre long face au firmament.
Ainsi ma nuit commencée. J'avais trouvé une activité différentes de celles que je pratiquais avant mon arrivée ici, mais celle-ci était bien plus magique...