Ariel S. Chevalier ☼ CURE | • AN ALCOHOLIC HEALER •
| Sujet: Ariel • Just a booze addict. Mer 19 Jan - 19:07 | |
| ONCE UPON A ME... ▬ NOM : Chevalier. ▬ PRÉNOMS : Ariel, Sacha...Il ne sait pas lequel est le pire, franchement. Peut-être Ariel. Au moins, Sacha, ça évoque un personnage de dessin animé de son propre sexe. ▬ ÂGE : Dix-neuf ans. Redoublant avec deux bonnes années dans les pattes. ▬ SEXE : Masculin. ▬ DATE DE NAISSANCE : 04 Décembre. ▬ ORIENTATION SEXUELLE : Honnêtement ? Il s'est déjà réveillé dans les deux lits. Mais, dans les brumes de son esprit, il tente encore de s'accrocher à ce "qui semble être normal" et se pense donc Hétérosexuel. ▬ CLASSE : NOVICES. Bien que son pouvoir ait une origine Fighters, il est pour le moment bien trop incontrôlable... ▬ NATIONALITÉ : Américaine. Mais Française à l'origine. Ariel parle pourtant bien Anglais et ne possède qu'un léger accent. Sauf qu'il est encore fréquent, voire très fréquent, qu'il ne prenne un mot pour un autre et ne finisse par sortir quelque chose de totalement incongru.
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CARACTÈRE On peut découper Ariel en trois phases. Phases qui s'enchaînent plus ou moins sans heurts, sans jamais en oublier une en cours de route. Parfois, il y a du retard, mais jamais d'oubli. Jamais.
Phase I ▬ Gentiment imbibé, ou quand l'alcool gambade joyeusement dans ses veines.
Cet état occupe une grande partie de ses journées : c'est la phase la plus importante. C'est celle que la plupart des gens voient. Elle dure de la sortie de sa chambre au début de soirée.
Ariel est dans cette phase considéré comme un joyeux luron. Parfois un peu dans les nuages. Et parfois lourd. Très souvent lourd, même. Le type souvent à la masse, qui lancera des blagues pour faire rire les autres ou qui les fera rire car ils penseront à une blague, alors que lui ne pensait pas en faire une. Faut dire que quand on est saoul, on a pas les idées forcément bien claires. Et que lui, il l’est la plupart du temps. Je vous laisse imaginer l'état de ses neurones. Les dires cohérents et nébuleux s'enchaînent, sans raisons forcément logiques, et à plus ou moins courte distance. Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'étonnamment, il n'a pas l'air saoul ce jeune homme. Juste un peu boulet. Un peu bizarre. Bref, un comportement qui peut être comparé à pas mal d'autres. En somme, il est plutôt cohérent, pour quelqu'un dans son état. Faut dire que l'état en question ne date pas d'hier, alors presque comme un schizophrène, il se contente de changer de masque, et d'apprécier la sensation de la boisson dans son corps. On pourrait dire qu'il est la phase "joyeuse" de l'alcool, et qu'elle dure un sacré moment, même si dans son cas, elle est amoindrie. Il ne fera jamais autant de conneries qu'un gars normal finissant rond, mais en fera sûrement quand même pas mal. Tout dépend des jours. En fait, si tout ce problème de boisson n'existait pas, on pourrait dire qu'il est comme tout être humain : avec ses hauts et ses bas, ses bêtises et ses actions brillantes. Sauf que sans alcool, lui, il fait peur. Mais nous y reviendrons plus tard.
Ariel est donc un type plutôt sympa, ouvert et prêt à rendre service à ceux qui en ont besoin. Même s'il le fait à sa manière, et que la manière est parfois douteuse. Il est pas méchant comme garçon, non, et loin d'être sadique ou autres trucs du genre. Quand il en marre, il vous enverra voir ailleurs, comme tout le monde, mais sinon, il vous accueillera avec un sourire et vous écoutera attentivement. Bien élevé, il dit "Bonjour", "Merci", "Au revoir" et n'hésitera pas à ouvrir la porte à une personne trop chargée, et non pas seulement aux filles. Ouvert d'esprit, il pense que si quelqu'un a besoin d'aide, heh bien, son sexe n'a pas grande importance. Bon, comme tout garçon, ça l'empêche pas de lancer un ou deux coups d'œils appuyés aux jupes des filles, et pas vraiment de façon discrète. Ce qui le fait passer un peu pour un type lourd auprès des dites demoiselles. Mais il ne fera jamais rien de plus, et n'ira pas non plus les espionner aux vestiaires pendant qu'elles se changent, malgré ce qu'en disent certaines rumeurs. En gros, blondinet est un bon copain quoi. Toujours prêt pour une partie de foot, même s'il tire grave à côté, ou pour une partie de Mario Kart, même si son personnage finit souvent dans le fossé. Après tout, si personne ne connaît son "état", il n'en reste pas moins bourré, et s'il se déplace normalement, il n'en reste pas moins maladroit. Enfin. Les gens le croient maladroit, plutôt. Comment expliquer qu'il rate une marche d'escalier ou ne se prenne le poteau bien visible sur son chemin, sinon ? Il n'est pas myope. Il doit donc être un peu distrait. Oui. Sûrement. C'est le plus logique. Puis il doit être timide. Ou juste pervers. Car il ne sort jamais avec une fille ou ne va plus loin que ses regards un brin lubriques. Mais qui sait ce qu'il fait dans l'intimité hein ! Méfiance est de mise. Ah, si elles savaient la vérité...
Détails en plus : Son haleine sent la menthe car il fait une grosse consommation de pastilles mentholées et de chewing-gum à la menthe, histoire de cacher que son souffle devrait être en fait chargé d'alcool. Et il porte des lentilles dorées sur ses yeux marrons, pour que personne ne voie son regard parfois souvent hagard. Ce sont d'ailleurs les seules choses que peuvent avoir en commun les phases. Mis à part quand il ne s'est pas encore habillé, bien sûr.
Phase II ▬ La saturation, ou quand la boisson circule un peu trop, et avec un peu trop de force.
Cette phase arrive en soirée, après un bref passage par la phase III, et dure jusqu'au moment où Ariel s'endort. C'est celle que seule une poignée de gens voient.
Systématiquement, peut-être à cause de la panique du manque, Ariel va trop forcer sur la bouteille une fois de retour dans sa chambre. Pour la phase I, on pourrait dire qu'il se saoule, mais modérément (dans ses critères personnels, bien sûr), pour tenir la journée et paraître normal aux yeux du monde. Alors que dans la deuxième phase, il ne dresse plus aucune barrière, et boit encore et encore. Puis il ressortira de sa chambre. Car il est l'heure de la chasse. La nuit commence bientôt, et le deuxième masque est pressé d'agir.
Là, Ariel se métamorphose. Plus de sourires crétins à longueur de temps, plus de maladresses et de fringues trop lâches. Place au jeune homme, non, à l'homme sûr de lui. Vêtu de vêtements élégants ou d'un costume, c'est un gentleman au charme redoutable qui s'avance parmi la foule de la ville. Dans cette phase, il n'est pour ainsi dire plus vraiment conscient, et il ne se souvient que très vaguement de ce qu'il a fait, le lendemain. Pourtant, encore une fois, il n'a pas du tout l'air saoul. Bien au contraire, il semble si adroit, si expérimenté...Un vrai coureur de jupons (et de pantalons). Mais un coureur de jupons très classe. Pas l'un de ces abrutis en survêtement et aux phrases crues. Non, Ariel flirte de façon élégante, avec des mots et des postures tentantes, mais jamais vulgaires. Juste plus que narguantes. Comme un appel aux draps de satins et aux nuits enfiévrées. Certains le traiteront d'allumeur ou dont on ne sait quel nom d'oiseaux, mais beaucoup tomberont dans ses filets aussi. Il est très rare qu'Ariel ne se réveille pas dans un lit inconnu, avec une personne dormant à ses côtés, tout près du mur. Ah, oui, étrangement, le blondinet ne supporte pas de dormir du côté où il ne peut pas s'extirper des draps sans enjamber quelqu'un. Peut-être l'une des rares bribes de conscience qui lui rappellent que lendemain, il aura sûrement à se faire la malle de façon discrète avant que la princesse ou le prince de sa nuit ne se réveille ? Si après, hum, disons les réjouissances, son partenaire ne s'est pas mis de ce côté, systématiquement, Ariel se réveillera à un moment ou un autre pour le pousser en douceur vers le bon côté. Sauf quand le lit est placé au centre d'une pièce et lui laisse la place pour manœuvrer, of course.
Quoi qu'il en soit, cette phase a elle aussi une fin. Une fin qui arrive souvent avec la sonnerie de son réveil...
Détails en plus : Le portable d'Ariel est programmé pour vibrer à une certaine heure, et comme un super-héros à l'ouïe surdéveloppée, il l'entendra toujours. Ce qui lui permet de se glisser discrètement hors du lit de sa conquête et de regagner le sien sans problèmes. Après s'être à peine déchaussé, il s'endormira alors comme une masse jusqu'à ce que son réveil fasse son office quelques heures plus tard. À noter aussi qu'il ne se présente jamais sous son vrai nom, comme si par là il protégeait inconsciemment les arrières de la phase I.
Phase III ▬ Le manque, ou quand l'alcool n'agit plus.
Cette phase s'enchaîne tout de suite après que la première soit finie, et dure jusqu'au moment où Ariel refait "le plein", si on peut dire ça comme ça. Elle arrive aussi dans tous les moments où l'alcool n'est plus là, et où le jeune homme n'a pas pu encore en reprendre. Elle est donc aussi là entre la fin de la phase II et le début de la phase I. C'est celle que personne ne voit. Normalement.
On pourrait lui donner beaucoup de noms à cette phase. Mais elle n'en reste pas moins la "rechute". Celle qui arrive toujours après qu'on ait trop abusé de quelque chose. Et c'est dans ces moments-là qu'Ariel fait franchement peur. Autant à lui, qu'aux autres. Mais heureusement, les autres ne le voient pas. Il fait tout pour l'éviter. Parce qu'à ses yeux, c'est inconcevable qu'on le voit comme ça. Qu'on le voit tel qu'il est réellement. C'est à dire désespérément perdu, seul et dépressif. Si une personne avait le malheur de tomber sur lui une fois qu'il est totalement sobre, il aura alors affaire à quelqu'un de dangereux. Pas simplement méchant, non, mais dangereux. Comme un animal qui pris au piège deviendrait fou et utiliserait tous les moyens possibles pour s'en sortir. Il pourra frapper jusqu'au sang ce quelqu'un, voire pire, parce que ce dernier aurait entraperçu la vérité. Il sait de lui-même qu'il ne pourra pas se contrôler, et c'est bien pour ça qu'il s'enferme dans sa chambre. S'il ne frappe pas, ou s'il est seul, il rira de façon fausse, presque démente, en regardant le plafond. Il se mordillera les lèvres, pour finir par les mordre franchement et par faire couler un certain liquide carmin le long de son menton. Bref, il piquera sa crise. Et honnêtement, il veut pas savoir ce que ça donnerait si quelqu'un assistait à tout ça...Tout ce qu'il sait, c'est que ce serait vraiment pas beau à voir. Et pourtant, de façon paradoxale, c'est aussi le seul moment où il aurait besoin de quelqu'un. Le moment où on aurait l'occasion d'ébrécher la coquille dans laquelle il s'est lui-même enfermé, et peut-être, de le sauver. Si on ne finit pas dans un sale état avant.
Car après tout, la phase III, elle est moche, vraiment moche...Heureusement, la I ou la II ne tardera pas, car il fera tout son possible pour l'écourter, ce moment si noir. Pour ensuite replonger dans ce cycle infernal encore et encore. Pour, le croit-il, ne pas finir par craquer définitivement.
Mots de la fin : Transcendant les phases, sa passion pour la pâtisserie survit et lui offre un peu d'espoir, ainsi qu'une éventuelle porte de sortie, qu'il n'arrive pour le moment pas encore à franchir.
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RAINBOWS OF PAIN&SECRETS •• Don / Pouvoir de votre personnage : Guérison ▬ Le pouvoir de soigner en douceur ? Pas si sûr... Quand on pense à un don capable de guérir, on pense à quelque chose de doux, à une simple apposition des mains sur la peau et aux plaies qui se referment sans souci et rapidement...Sauf que non, dans le cas d'Ariel, c'est un peu plus musclé, et surtout beaucoup plus démonstratif. À son grand dam. Sa capacité de guérison se manifeste sous la forme de bandelettes blanches et lumineuses, qui semblent, à priori, n'être que des illusions, vu qu'elles disparaissent une fois leur tâche accomplie. Mais lors de la dite tâche, elles seront aussi solides qu'un câble d'acier et tout aussi réelles, bien qu'elles soient au toucher bien trop lisses pour être honnêtes. Jusque-là, il n'y a pas vraiment de problèmes. Le problème, c'est que son pouvoir, il semble presque vivant. Et que, pour le moment, il n'écoute pas du tout son "Maître". Comme si Ariel avait un détecteur à petits bobos intégré, ses bandelettes surgiront dès qu'elles sentiront un être blessé à proximité. Pour ensuite s'enrouler prestement autour du poignet de notre blondinet et bondir sur leurs cibles. Oui. Carrément. Ce qui se passe ensuite ? Le pauvre jeune homme se retrouve tracté à vitesse grand V, limite en vol plané, vers la chose blessée. Il existe aussi la variante dans l'autre sens, même si elle arrive moins souvent. Après ? Heh bien après, les bandelettes font leur boulot de façon normale, si on peut dire ça comme ça. Le bandage s'enroule autour de la zone blessée, après s'être glissé dans les vêtements si besoin, et reste en place jusqu'à que la guérison soit complète. Autant dire que si c'est un énorme bobo, Ariel en a pour des heures, à rester enchaîné sans pouvoir s'éloigner. Car il a de la poigne, son pouvoir, et pas moyen de se faire la malle quand il agit. Avec la même force qu'il a eue pour l'amener à sa cible, il ne cassera pas et ne s'allongera pas pour qu'il s'en éloigne. Ah, et malheureusement, pour l'instant, les dites guérisons lui pompent une grande partie de son énergie vitale, et il finit très souvent dans les pommes. Si les choses continuent comme ça, Ariel risque bien d'y passer, suite à une guérison un peu trop importante. Oh, et ironie suprême, son don de guérison ne marche bien sûr pas sur lui-même, et encore moins sur ses gueules de bois.
- Spoiler:
« Nous ne voulons plus d'un destin. Nous voulons une histoire. »
Chapitre I ▬ Une naissance douteuse. « Henri, ouvre-moi cette porte bordel de mère de Dieu ! J'vais accoucher sur ton pallier ! »Un grincement retentit et une figure pâteuse apparut dans le petit espace entrouvert. « Hein ? Quoi ? Kékécé ? fit noblement le dit Henri, cherchant à comprendre avec vaillance le pourquoi de ces bruits si sourds à cette heure si indue de la nuit. »La femme responsable du boucan carra les épaules et mit les poings sur ses hanches, furibonde. « C'est moi, Marie ! Triple buse ! »L'homme se frotta les yeux et demanda d'une voix encore embrumée par le sommeil. « Quoi ? La Vierge ? »« Mais non espèce d'abruti ! TON EX. »Son interlocuteur faillit poser une autre question, mais Marie l'assomma à moitié avant qu'il ne le fasse. Quelques titubements et frottements d'yeux plus tard, il ouvrit grand la bouche et ouvrait tout aussi grand les n'oeils. « Ça par exemple ! Marie ! Cha faisait un bail, didons, et... »Il observa plus attentivement la femme se tenant dans la pauvre lumière de son pallier avant de continuer. « Mais t'es enceinte ! s'exclama-t-il, incrédule. BEAUCOUP ENCEINTE MÊME ! s'écria-t-il assez fort pour réveiller tout l'étage. »« C'est ce que je me tue à te dire depuis talleur ! »Même si l'envie de lui dire de se la fermer la tenaillait, elle se contenta de le pousser rudement à l'intérieur puis de refermer la porte derrière elle. Marie fit ensuite un ou deux pas dans le minable appartement et manqua de trébucher sur une canette vide, se rattrapant de justesse à un vieux rideau qui tint miraculeusement le choc. Voyant ce spectacle étrange, c'est à dire son ex-petite copine en robe à fleurs style grand-mère des beaux quartiers en train de manquer de se viander sur le bazar qui traînait dans son appartement, Henri se sentit obligé de dire quelque chose. « Heuuuuh... »Bravo Henri, c'était très instructif. Très utile. Tu peux faire mieux...Il se gratta la tête. « T'as besoin de quelque chose...? Heu. Je veux dire... »« Ton canapé, le coupa Marie sans équivoque. »« Pour accoucher ?! »« Bah ouais, ké tu crois, j'allais pas faire ça par terre. Ah pis j'aurais besoin d'un peu de ton savoir d'ancien toubib aussi. Ça pourrait être...Urgh...Utile... »L'homme eut tout juste le temps de la guider jusqu'au dénommé canapé, de virer ce qui le recouvrait et de lui désigner la place avant que Marie ne s'y laisse tomber comme une poupée désarticulée. Elle était à bout de forces, et le travail avait visiblement commencé depuis un moment. Henri se réveilla alors totalement, et fit preuve d'un courage rare. Il chassa toute question de son esprit, ne chercha pas à savoir pourquoi elle était venue le voir lui après tant de temps, ni pourquoi elle n'avait pas plutôt choisi la clinique minable du quartier, ni la raison de cette robe à fleurs, et rassembla un savoir qu'il s'était juré d'enterrer entre deux sachets de chips et cannettes de bières. Il ne fit peut-être pas la meilleure des performances, mais les cris du bébé une fois que celui-ci eut goûté à l'air confiné de son appartement et les cris de la mère enfin délivrée mais qui continuait de râler, lui prouvèrent bien que tout le monde s'en était sorti indemne. Ce qui, franchement, vu l'environnement et son peu de moyens, tenait du miracle. Non, c'était carrément un miracle. Subitement aux anges, il présenta le petit garçon à la toute nouvelle maman. Mais alors qu'il s'attendait à un sourire ravi ou même à l'éventuel mention d'un prénom pour le nouveau-né, il eut à la place ceci : « Bon maintenant que c'est fini, tu me passes une clope et la bouteille que je vois là-bas. »Le pauvre enfant venait décidément de débuter sa vie d'une manière peu conventionnelle, et peu réjouissante pour la suite, hélas. Chapitre II ▬ Une vie pas très rose. À l'ange de la ruelle, Ariel rabattit sa capuche et traça son chemin vite fait. Il était obligé de passer dans ce coin pour rentrer chez lui et s'attarder par ici était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée. Le quartier était le même, toujours aussi pourri, mais là, il n'y avait plus les surveillants de son école. Et ça, c'était une énorme différence. Oh oui. Par chance, personne ne traînait dehors, une aubaine vu l'heure, et il put passer sans problèmes. Comme l'avait pressenti Henri, il y a déjà longtemps de cela, l'existence de ce petit bout de chou avec sa touffe de cheveux blonds n'avait pas été très jolie. Pour cause, sa mère et lui-même n'avaient plus quitté son appartement depuis lors. Apparemment, Marie n'avait plus d'endroit où rentrer, et une fois remise de l'accouchement, elle n'avait pas eu l'air de vouloir s'en aller. Henri lui avait alors proposé de rester, et elle avait accepté. Ce n'était pas par amour. Ils ne formaient même pas une famille, non, ils se comportaient juste comme ce qu'ils étaient : des épaves. Même pas des colocataires, encore moins des modèles pour l'enfant qui avait grandi près d'eux. Limite s'ils n'avaient pas oublié de le nourrir, quand il n'était pas encore assez vieux pour le faire. Ce qui, pour le coup, et par pur instinct de survie d'Ariel, arriva assez tôt. Dans ces conditions, le gamin aurait pu salement tourner. Mais non. Même pas. Il fut incroyablement résistant à son environnement et à toutes ces horreurs, et il aurait pu devenir un sacré bel homme, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur...S'il n'y avait pas eu son alcoolique de mère. Depuis sa naissance, le destin d'Ariel était tracé. Marie avait bien trop bu dans vie pour s'arrêter pendant sa grossesse et cet état de fait rattrapa bien assez tôt son fils. Ce dernier entra en état de manque, et ce n'est pas les nombreuses bouteilles et canettes présentes dans l'appartement qui allaient l'empêcher de le combler, ce manque. La première fois, ce fut innocemment, sans savoir que c'était à la fois la solution et l'origine de ses tourments. C'était juste car il crevait de soif, et que le robinet ne marchait plus. Les autres, ce fut pour éteindre cette détresse qui le tenaillait quasi en permanence, quand il n'en comprenait pas encore la cause. Oh, la cause, il avait fini par la comprendre, et par l'apprendre de la bouche d'autres personnes avec des mots bien savants et scientifiques, mais c'était déjà trop tard. Graduellement, les masques que nous connaissons actuellement s'étaient mis en place et avaient façonné, au rythme de leurs phases, le jeune homme qu'il était aujourd'hui. Mais avant de passer au présent, il nous faut continuer un peu dans le passé. Car la série d'évènements qui allaient amener Ariel à quitter la France pour aller finalement à San Francisco débutèrent au moment, où, comme tous les jours, il enfonçait tant bien que mal sa clé dans la vieille serrure de la porte. La journée avait été banale, bien que fatiguante, et il sentait déjà l'alcool le quitter à grands pas. Il était donc pressé. Et il eut pour le coup quelques difficultés à ouvrir la porte. Faut dire aussi que la serrure, et la clé surtout n'étaient plus de prime jeunesse, et c'est pas parce qu'on les sollicitaient peu qu'ils allaient se laisser faire bien gentiment. L'adolescent avait beau être le seul à vraiment sortir, sa porte ne lui fit pourtant pas de faveurs. Pestant un "Ingrate !" bien senti, il donna un coup de pied dans le vieux bois et tourna une nouvelle fois la clé. Cette chère porte était visiblement comme tout le monde dans le quartier, sensible aux menaces, et surtout aux coups, étant donné qu'elle s'ouvrit enfin à cette manœuvre. Sans oublier pour autant d'émettre un grincement de reproche à son utilisateur. Mais celui-ci n'en eut cure et se dépêcha de rentrer à l'intérieur de l'appartement. Il n'aurait pas dû. La demi-heure qui suivit fut sûrement la pire de sa vie, et il s'en souvenait encore parfaitement. Jamais rien ne pourrait lui faire oublier ça. Le "ça" en question c'était sa mère, une bouteille à la main, et des cris. Plein de cris. Puis des coups. Violents. Vraiment plein de coups. Et vraiment très violents. Puis ensuite ce fut sa mère, un couteau émoussé à la main, sa peau de rouquine, et du sang. Bien trop. C'était la consommation d'alcool de trop, la pauvre Marie craquait. Après avoir engueulé son fils, comme souvent, elle avait fini par le frapper, comme ça arrivait parfois. Puis elle avait frappé plus fort. Mais il ne s'était toujours pas défendu. Même si elle frappait avec plus de force et de hargne que jamais, comme toujours, il n'avait pas bougé un cil, se contentant d'encaisser. Et de, parfois, lui lancer un sourire timide s'il pensait qu'elle avait fini. Sauf que cette fois, elle ne s'arrêta pas d'elle-même, et Henri n'était pas là pour l'arrêter. Vilaines coïncidences, vilaine rasade de trop. Cela la mena à pleurer, puis à se mutiler et à avoir juste envie d'en finir. Le couteau n'était pas dirigé contre son fils (elle n'irait jamais aussi loin), juste contre elle, et avec un objet qui pourtant n'avait pas belle allure, elle réussit à faire bien couler son sang. Bien trop de son sang. Trop effrayé et trop blessé pour intervenir, Ariel ne put que regarder, effaré, le morbide spectacle. Il réussit quand même à ramper faiblement vers elle quand Marie s'écroula sur le sol, puis à composer le numéro d'Henri sur son portable, puis celui des urgences. Et, enfin, à ne pas flancher quand les infirmiers chargèrent le corps inerte dans leur ambulance. Ni quand une main compatissante se posa sur son épaule et quand Henri parla. « T'inquiètes pas mec, j'vais appeler mon Frère. »Dit comme ça, et surtout par une telle personne, ça ne semblait pas très utile et l'adolescent ne lui retourna qu'un regard vide. Mais ce qu'il ne savait pas, c'est que cette triste vision avait ramené ce qui faisait office de présence masculine dans sa vie, des années en arrière. Pile au moment où il avait fait un truc bien dans sa vie en aidant Marie à mettre un enfant au monde. Et il allait en faire un autre, de truc bien. Il allait aider cet enfant à ne pas finir comme lui. Comme elle. Comme eux.Chapitre III ▬ Renaissance aigre-douce. Il regardait, un sourire aux lèvres, Peanuts bondir joyeusement de branches en branches dans le parc, quand le drame arriva. Trop occupé à regarder son capucin moine qu'il avait sauvé il y a deux ans d'un trafique douteux, Ariel ne vit pas, comme le reste des personnes présentes, la voiture débouler bien trop vite sur cette route longeant de bien trop près un arrêt de bus. Un bus que prenait courageusement un petit garçon, tous les jours après l'école, pour rentrer chez lui. Tout à ses pensées de futur visionnage de sa série préférée et de bon goûter, il ne releva pas les yeux du goudron. Et ne se préoccupa pas de l'inquiétant bruit de moteur. Le choc fut terrible. Et le corps menu sembla flotter dans les airs, tellement il fut propulsé loin. Ayant entendu le bruit des freins, le jeune homme avait relevé les yeux, et se retrouvait englué dans l'horreur de ce qu'il voyait. S'il touchait le sol, ce gamin ne survivrait certainement pas. Des souvenirs affluèrent dans son esprit, et le corps devant lui sembla s'agrandir, pour ensuite se doter d'une chevelure rousse et de nombreuses coupures. Ariel hurla soudainement et tendit la main, dans une vaine tentative pour arrêter l'inévitable. Et pourtant. Pourtant...Il se passa quelque chose. Un miracle. Peut-être. Ou quelque chose qui allait de soi et qui aurait dû arriver un jour. Personne ne sut jamais, mais ça se déclencha ce jour-là. D'étranges bandelettes lumineuses jaillirent de ses manches, plusieurs d'entre elles s'enroulèrent autour de ses poignets avant de filer dans le ciel, claquant comme des fouets, vers leur cible. Elles attrapèrent vivement les bras et jambes du petit avant de se rétracter brutalement, faisant atterrir d'un coup l'enfant sur Ariel qui aurait fini les quatre fers en l'air, s'il n'y avait pas eu le dossier du banc sur lequel il était assis. Les bandes blanches resserrèrent leurs prises et leur luminosité sembla augmenter, tandis qu'elles commençaient leur lent travail de guérison. Lent, car les blessures étaient tout sauf bénignes, et que, comme l'avait pensé Ariel, le petit n'aurait pas survécu à un atterrissage sur un sol aussi dur. Incapable de bouger, tant de fatigue grandissante que d'incompréhension et de perdition dans d'anciens souvenirs, il ne changea pas sa position d'un iota. Et se fut comme ça qu'Alexandre le découvrit, entouré de quelques badauds incrédules. Alexandre Chevalier fut l'Ange de la vie d'Ariel. Le fameux frère d'Henri, qui, défiant toute probabilité, s'était révélé une personne remarquable. Il vivait en Amérique, et n'avait pas parlé à son frère ainé depuis des années. Ce dernier était resté en France, alors que lui avait mis les voiles, quittant ce quartier glauque dès qu'il l'avait pu. Mais, Henri, en lui expliquant toute l'histoire, le convainquit de prendre l'avion dès le lendemain. À la fois car il était un homme droit et généreux, et car son frère lui avait demandé, il "sauva" cet enfant, et l'emmena avec lui. Marie survécut à son accident, mais les médecins conclurent sans grand mal qu'elle avait besoin d'aller dans un établissement spécialisé, pour qu'on s'occupe bien d'elle, et qu'elle n'était plus apte à élever un enfant. La bonne blague. Ça datait pas d'hier, qu'elle n'était pas apte à le faire, mais mieux valait tard que jamais, non ? Alexandre avait alors intercepté les personnes de l'assistance sociale, et avait demandé s'il était possible, comme Ariel allait être placé en famille d'accueil faute de parents proches existants pour le prendre en charge, si, lui, il le pourrait ? Les démarches furent ardues, mais l'homme ne lâcha pas. C'est ainsi qu'il finit par obtenir gain de cause et par s'envoler pour chez lui, avec un billet en plus. Celui d'Ariel Sacha Chevalier. Son nouveau fils.Alexandre n'avait pas encore eu d'enfants, mais il le chérit comme si c'était sa propre chair et son propre sang. Et les choses allèrent mieux pour Ariel. Même s'il était le seul à savoir que ce n'était qu'une apparence, et que cela restait encore insuffisant pour réparer les dégâts. Mais c'était déjà beaucoup, et il considérait cet homme comme le père qu'il n'avait jamais eu. Aussi, quand il le vit arriver dans le parc, alors qu'il se sentait au bord de l'évanouissement, il mit dans ses yeux tout l'espoir qu'il portait en lui, juste avant que les bandelettes ne se défassent d'elle-même, et qu'il ne tombe dans les pommes. Alexandre était là, tout irait bien. Oui, tout irait bien... Chapitre IV ▬ Une porte de sortie ? Ariel posa sa valise sur le sol et leva la tête vers le bâtiment tandis que Peanuts, juché sur le bord de son épaule gauche, s'éclatait à faire des grimaces aux gens qui passaient. Le jeune homme cligna des yeux. OUAM. Enfin. Depuis la découverte de son pouvoir, le temps avait passé vite. Après avoir écarté les curieux et une fois rentrer chez eux, Alexandre et lui avaient beaucoup discuté. Enfin, disons qu'ils l'avaient fait après que le jeune homme se soit réveillé, ce qui avait pris un certain temps. Temps pendant lequel son tuteur s'était rongé les ongles. Après une brève conversation, un moment passa encore avant les fameuses grandes discussions. Le dit temps avait été cette fois utilisé par son père d'adoption pour faire quelques recherches sur Internet, et aussi auprès de quelques connaissances, en prenant garde de ne parler que vaguement de la chose. Après tout, on savait tous comment finissaient les choses étranges une fois que l'homme les découvraient : bien trop souvent en laboratoire. Au grand soulagement d'Alexandre et Ariel, il y avait déjà eu des cas, et un pensionnat à San Francisco s'occupait même d'aider les personnes touchées par ces étranges dons, et de les cacher aux yeux du monde, aussi. Mais, un pensionnat à l'autre bout du pays, ce n'était pas rien non plus. Il y eut donc discussions, puis attente, et finalement re-discussions. Bien qu'à ce moment-là, la décision était déjà prise. En effet, le pouvoir d'Ariel s'était manifesté plusieurs fois de façon inquiétante. Autant le père et que le fils furent du même avis : se retrouver mort d'inquiétude ou au bord de l'évanouissement à tout bout de champ, ce n'était pas l'idéal. Vraiment pas. Sans parler du côté plus que, heu, "remarquable" de son pouvoir. Le danger était visible, sans mauvais jeux de mots, et d'un commun accord, ils décidèrent qu'il fallait y remédier. Voilà donc comment Ariel se retrouvait sur le trottoir, juste en face des imposantes grilles marquant l'entrée d'OUAM, avec son capucin moine qui avait maintenant migré sur sa tête, pour regarder avec intérêt les graaaaaaandes branches des graaaaannnnds arbres se trouvant derrière les murs. Autant dire qu'il avait vachement envie d'y aller, ce petit singe. Et pour le faire comprendre à son maître, il se mit à triturer avec enthousiasme les cheveux de ce dernier. Décidé à sauver sa masse capillaire d'un sort peu enviable et ses pieds d'un engourdissement certains, le blondinet amorça sa traversée, s'approchant à chaque pas un peu plus de sa nouvelle maison. Il ne restait plus qu'à espérer que personne ne se blesse sur le chemin qui le mènerait au Hall, sinon il risquait de finir dans les choux avant même d'avoir pénétré à l'intérieur du bâtiment. Et on faisait mieux dans le genre, comme entrée en matière...
▬ Un commentaire : Je me suis permise de déplacer et d'un peu modifier le caractère car sinon avec mon machin, ça aurait fait un gros pâté tout condensé. Ah pis je m'excuse pour la liberté que j'ai prise dans la heu, comment dire ? Façon d'agir de mon pouvoir. Mais je trouvais ça plus "fun" comme ça que le classique "Je te pose ma main dessus et tu guéris". Pis désolé aussi pour l'histoire et le personnage douteux. ;; ▬ Avatar : Dino Cavallone, Katekyo Hitman Reborn! (Histoire d'envahir un peu plus le forum avec Reborn, fufu...Mais nan, je plaisante. Quoique.) ▬ Double-Compte ? Non.
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