~ Bwaaaiiinnnnss !

[SUITE DIRECTE DE :: Supermassive Black Hole]

- T'veux pas plutôt jouer à la PS avec moi ? On pourrait se faire un Tekken ou même un... Resident Evil.

Perdu dans ses pensées, Novembre mit un temps à répondre : « Héé… oui, oui, ok ! » Du constructif, en veux-tu, en voilà. Il n’avait pas très faim, en effet… Il attrapa la main de son frère pour l’amener au bon endroit ou simplement pour le faire bouger. Mais il était distrait, il avançait sans lui parler en tournant et retournant la clef dans ses doigts.
Il n’y avait qu’un seul film sur cette clef, pourquoi avoir mis celui-là précisément ? Dax était-il un grand amateur des threesomes bi ? Moue dubitative, il aurait au moins pu le prévenir : il avait frôlé l’arrêt cardiaque.

Ou alors c’était pour se foutre de lui ! – mais pourquoi ne pas avoir mis un truc nettement plus trash, en ce cas. Qu’est-ce ça pouvait bien vouloir dire ? Il soupira. Est-ce que ça voulait seulement dire quelque chose.
Ils descendirent d’un étage et volèrent jusqu’à la salle de jeux. Il y avait un peu de monde, mais Dieu merci, une console était encore libre. Lançant la playstation il tendit une manette à son frère.

« Tiens, on va fracasser d’la viande réfractaire ! » Il s’installa dans le large fauteuil destiné à recevoir les joueurs, à côté de son frère. Le jeu, lent à charger, lui donna quelques instants pour entamer une conversation.
« Quand même, il m’a tué l’aut’ avec son film là. Sérieux, » dit-il la tête tournée vers Decembre, « je comprends pas les gens qui se la tripote là-dessus. Bon c’est toujours mieux qu’une image, je suppose. Mais bon… y a vraiment des gens que ça fait fantasmer, les trucs à trois avec deux mecs ? »

Innocent jusqu’au bout des ongles, Novembre ne faisait pas attention au son de sa voix, persuadé que, de toute façon, personne n’écoutait ce qu’ils se disaient – tout le monde était concentré sur son film ou son pc, non ?
Mais peut-être qu’il n’avait pas été assez discret, cette fois-ci.

De la viande réfractaire. Il aimait quand son frère parlait comme ça, des mots soutenu au détour d'une conversation, de nos jours, c'était rare. Les jeune semblait haïr les mots de plus de trois syllabes dont le sens dépassait le niveau primaire de compréhension. Haaa, dix-sept ans, la liberté de se sentir assez vieux pour juger d'en haut la génération à venir. Dans pas longtemps il serait aussi con qu'un véritable adulte, à ne pas en douter. Il saisit la manette que lui tendait son frère, pas de merci entre eux, ils étaient collés non stop -enfin presque- ils ne s'étaient jamais remerciés pour ce genre de gestes -sauf pour faire sentir fortement aux autres que "sérieux vous êtes pas foutus d'y penser vous".
Dece s'affala sur le fauteuil, Nove se percha sur l'accoudoir, et le jeu se rappela à leur bon souvenir. Barre de chargement à quatre pour cent. Sept... De toute façon le pire était déjà arrivé. Sérieusement pourquoi ce besoin de remettre ce film sur le tapis ? Il n'y avait rien à dire, juste à oublier !

- Nove, j'veux même pas imaginer des gens qui se touchent devant cette vidéo okay ?
Non vraiment. Et il ne voulais pas non plus remarquer du coin de l'oeil les gens qui relevaient la tête en les écoutant. S'pas qu'ils parlaient fort, tous les deux, mais ils étaient pas vraiment discrets. Ho fuck pensa Decembre en appuyant distraitement sur Start, espérant faire avancer le chargement du jeu plus vite. Des images rémanentes revinrent devant ses yeux malgré lui. Non c'était juste horrible. Pourtant la façon de bouger des hanches était sensiblement la même, ça devait psychologique si ça lui semblait... carrément vulgaire ? Dérangeant en tout cas. Chair de poule à la base de la nuque. Il n'avait jamais autant espéré voir des zombies apparaître à l'écran.

L'écran titre apparut enfin et le brun lança sans y penser la partie commune à qui voulait. Ils se retrouvèrent dans un niveau assez élevé pour qu'il sourie à la pensée des vies qu'ils allaient joyeusement gaspiller. Deux joueurs, choix des armes -il prenait toujours les armes russes, par pseudo-intégrisme- et en avant. C'était parti pour deux personnages en tenue étrange coincés dans des sous-terrains glauques et victimes de pannes d'électricité intermittentes. Claquement de langue agacé.

- Merde, j'ai la fille.
Comme quoi il devait avoir la tête ailleurs à un moment ou un autre. Qu'importe, le fun allait commencer, et quand on disait fun, on disait zombies

- Nove, j'veux même pas imaginer des gens qui se touchent devant cette vidéo okay ?

Okay, okay, marmonna-t-il. Ils n’échangèrent pas un mot durant tout le chargement. Mais Nove regarda son frère, distraitement. Il était complètement rigide et muet. Joie : une tombe eut plus de conversation. Il soupira. Il supposait que ça n’avait pas vraiment plu à son frère, ce petit documentaire… Il regrettait. Il enfuit son visage dans sa main – ou était-ce l’inverse ? – avant de la plonger dans les cheveux et de fixer la barre qui progressait à la vitesse folle de l’escargot de course.

Il n’aurait pas dû se jeter sur son jumeau avec tant d’entrain, et surtout, il aurait dû regarder la vidéo tout seul, avant même de la proposer à son frère. Mais ça n’allait pas, ce n’était tellement pas dans ses habitudes. Ils faisaient tout ensemble : il n’y avait qu’après réflexion qu’une telle pensée pu lui venir. Il fit la moue. Il voulait bredouiller un désolé, un quelque chose du genre. Lui-même était plus ou moins bouleversé par ce qu’il avait vu.

Et ça l’emmerdait, en fait. Il se trouvait con de ne pas supporter un film porno. C’était qu’un film quoi, c’était pas si grave… C’était pas l’horreur. Pourtant il n’arrivait à se départir de ce qu’il avait vu. Il n’arrivait pas à se dire : « bah allez, osef. Y a des gens à qui ça plait. Ce sera pas mon truc, mais j’vais pas en mourir. » Et ça le faisait tellement chier de passer pour la tapette.

Son frère le sortit de sa rêverie :
- Merde, j'ai la fille.
Novembre rigola.

« Bien sûr ! C’parce que t’es une tafiole et moi un mec viril ! 8 ) » Il rit. Mais après coup, ça le faisait moyennement rire. Comme une façon de s’excuser, il attira l’attention de son frère par un « hey… » lent, langoureux et qui se voulait réconfortant. Puis il l’attira pour de vrai, en posant sa main sur l’épaule de Decembre et entrainant le corps du ‘petit’ contre son torse.
« Viens là, va, ma p’tite fillette ! » Et il passa le bras au-dessus de ses épaules.

En réaction purement débile et incontrôlée, il tenta d'envoyer un coup de coude à son frère. Il visa le coussin, distrait par l'arrivée surprise d'un zombie à l'écran qui appelait sa deuxième à se trouver sur le bouton de tir. Il n'eut même pas le temps de répliquer avant quelques secondes, quelque chose de brillant sans doute. Certainement. Indubitablement. Et comme sa fierté lui ferait faire des choses stupides jusqu'à la fin des temps, il choisit d'ignorer la tentative de réconciliation de son frère, pendant au moins dix secondes quand en fait il n'ait plus le choix.
Dans une telle situation il eut la réaction de tout adolescent pris dans un câlin pendant un jeu ; il laissa son corps partir sans se débattre, essayant de maintenir le contact visuel avec l'écran. Du moins jusqu'à ce que le détail "dans les bras de son frère au milieu de tout le monde" ne lui atteigne le cerveau. Il amorça un geste pour se dégager qu'il suspendit bientôt. Ça faisait quoi? Presque dix-huit ans qu'il réveillait Novembre quand ça lui chantait, dès qu'il avait peur, sans qu'on ne lui dise jamais rien. Laisse moi dormir avec moi mais reste loin en public. C'était un peu trop... raide, même se sa part.

Il resta donc prisonnier consentant de l'étreinte, levant ses yeux vers ceux qui avaient exactement la même teinte, soufflant au passage une mèche qui barrait son front. Regard intense, de l'extérieur on aurait sûrement l'impression qu'ils communiquaient par télépathie.

Ton personnage va crever tu sais,

Et cela ne faisait même pas deux minutes qu'ils prêtaient de nouveau attention au jeu qu'une fille surgit de derrière le fauteuil, faisant sursauter Dece qui manqua de faire tomber Nove.

Parler de quoi ?

De quoi à ton avis. Ils avaient réussi à enterrer la conversation juste là et quelqu'un venait de se pointer pour dire que le corps n'était pas mort ? Génial. Ses doigts se déplacèrent nerveusement sur la manettes, enfonçant les boutons plus violemment que nécessaire.

- Justement j'ai pas très bien compris. En fait, elle baissa sensiblement la voix, vous donnez dans les trucs à trois ?

Decembre admira en silence le self-control qui l'empêchait de fracasser sa manette dans la télé de crier de façon légèrement hystérique. Quelque part il était surpris d'être aussi sensible à un sujet aussi trivial. Mais ce n'était pas sa faute si le Destin et l'Univers s'arrangeaient pour le remettre constamment sur le tapis. Il jeta un regard en coin à Novembre, la grande question étant de savoir si son frère se marrait ou s'il avait autant de mal que lui. Il passa un bout de langue sur ses lèvres avant de prendre la peine d'une réponse.

Non en fait ce qu'on disait c'est...

sex

Il perdit définitivement tout intérêt pour le jeu, cligna bêtement des yeux, comme si un manchot venait de le gifler.

Pardon ?

Elle sembla ne pas trouver de mot assez grand pour leur expliquer à quel point il s'agissait d'une chose bien. Dece avait le visage parfaitement décomposé, peut-être parce qu'ils les superposaient, lui, son frère, la fille, selon la vidéo qu'il venait de voir. Il fallait dire qu'il ne s'était jamais ennuyé dans la vie au point de se demander s'il était capable de regarder son frère coucher avec quelqu'un, ou de coucher à deux avec une fille. Ni même de finir comme ça dans un élan de folie quelconque. Quoique... Sérieusement... Novembre en aurait peut-être été capable. De le prendre pour une femme je veux dire. Il aimait tellement l'embêter avec ça, bon d'accord peut-être pas au point de le... mais quand même... il y avait quelques timides pourcentage dans l'échelle des possibilités. Oh-mon-dieu.
Il remarqua à peine son personnage sur l'écran, qui se faisait proprement bouffer le cerveau par un zombie. Un peu comme lui en ce moment en fait. Il tourna la tête vers son frère, croisant son regard, et lui envoyant un signal imperceptible signifiant dans leur langage non-parlé « Cette fille est folle ».
Et puis cette question allait lui rester. Cap ou pas cap de coucher en présence de son frère ?

- Ton personnage va crever tu sais !

« Taggle ou j’vais mettre une balle dans le crâne du tien. » Rronchonna t-il sans conviction. Et pendant ce temps, il essayait tant bien que mal de faire des headshot à tous les macchabées qui se pointaient dans son viseur. Que de balles perdues pour une fierté ridicule !
Mais ce qu’il était concentré à la tâche ! Il réagit à peine lorsque son frère faillit se casser la gueule et l’emporter dans la chute.
Il marmonna un « gaffe » sans lever les yeux des gerbes de sang et de chair purulente qui s’explosaient de toute part de l’écran.
Dans la périphérie, il percevait la discussion de son frère avec une fille, ça ne l’intéressait pas trop. Il entendait plus qu’il n’écoutait.

« Nianiania… » le ton qui baisse « nianiania, TRUCS A TROIS » Dans sa tête, ces mots s’inscrivirent lisiblement, et tel un pauvre arbre esseulé pendant l’orage, il reçut un véritable choc – un éclair en plein dans la face. Et voilà, trois zombies ratés à cause de cette garce !

- Non en fait ce qu'on disait c'est...
- C'est sex.

Là Novembre avait tourné la tête, genre : WUT ! Genre c’était tellement rapide qu’il aurait pu s’en briser les cervicales – ou du moins, finir avec un torticolis à vie. Il serra les dents et son frère pensa à sa place :

- Pardon ?
- Ouais, carrément, coucher avec des jumeaux c'est carrément...

Et coucher avec ton poney, c’pas carrément COOL aussi ! Dans sa tête, trop de choses se mélangeaient. Entre le film et la fille… et surtout, l’idée de coucher avec son frère. Les gens… ils se disent pas que c’est bizarre, quelque part ? Que ouais c’trop cool pour eux, mais que pour les jumeaux en question, c’est juste… incestueux ?! Voire impossible… Mais Novembre savait qu’il perdait un temps fou en conjectures muettes, et sans sacrifier une seule seconde de plus que ces dix petites perles précieuses qui venaient de s’écouler, il répondit, sur un ton posé et moqueur :

« Hey ma chérie, tu sais, on partage beaucoup de choses avec mon frère, c'est vrai. Mais pas les filles. » Il lui fit un clin d’œil. « Cela dit, si tu veux me filer ton numéro, ce sera sans problème. Je te promets de m’occuper de toi avec la même vigueur que deux hommes ! » Re-clin d’œil, super appuyé à la limite du grotesque.
La jeune fille compris le message. Lequel, on l’ignorera toujours, lecteur, mais elle comprit un message. Elle rigola et se releva gracieusement du fauteuil. En partant, dans un sourire, elle leur lança « okay les mioches, revenez me voir quand vous aurez grandi » et dans un éclat de rire, elle s’évapora.

Novembre dans un même temps soupira et s’enfonça bien profond dans le canapé. Au moins elle était partie. Au creux d’un coin reculé et nébuleux de son esprit, il songea que c’était dommage et qu’elle était mignonne. Mais sérieux… c’est quoi ce plan foireux !? Ça l’énervait, sans qu’il sache pourquoi, ça le rendait vert de rage que cette grognasse soit venue comme ça, nature peinture, lui proposer de manière aussi futile un truc aussi ignoble ! Pour se venger, il avait fait disparaître le menu ‘vous êtes mort’ qui sonnait comme une humiliante défaite, et se défoulait à coup de gatling sur la masse de morts rampant vers son cerveau.
Il essaya de penser que ce n’était pas grave. Il tourna la tête vers son frère et voulu partager ses bribes de pensées :
« Pff, sérieux, les gens me saoulent » : / Joignant le geste à la parole, il vint ébouriffer les cheveux de son frère, à moitié entre la caresse et le grattoir : « Tout ça parce qu’on est un peu » et il prit soudain conscience de ce qu’il était en train de faire. Il retira sa main sur le champ et finit sa phrase : « proches… ahem… c’est n’importe quoi ! » Il se râcla la gorge et fixa de nouveau le jeu comme s’il se fut agi de son salut.

Merde, c’était la poisse. Maintenant il ne pouvait même pas toucher son frère sans trouver que le geste était tendancieux ! Mais c’était quoi cette journée de merde ?!
Il ne savait plus quoi faire, il voulait aller se doucher dans l’espoir que le savon laverait aussi son cerveau et qu’il pourrait l’essorer à la fin de l’opération. Hop, comme une tâche disgracieuse, l’idée aurait disparue ! Mais la flemme fut plus forte, et il continua à massacrer les zombies.

« Sérieux… tu… » Son frère… Dece pourrait sérieusement coucher avec lui ? Même si dans un plan à trois ils n’étaient pas obligés de se toucher… même si, après tout, depuis le temps qu’ils prenaient des bains ensemble, des douches, ils connaissaient le corps de l’autre par cœur… malgré tout, ça avait toujours été innocent… dans une situation qui impliquait l’intimité, c’était carrément autre chose. Non… de la même façon que lui ne pourrait pas supporter une telle situation, Decembre non plus, ne pouvait pas. Evidemment.

« Enfin, quel journée Dece, on aurait mieux fait de rester au lit ! » Et il grinça des dents. RESTER AU LIT ! Même un lit lui apparaissait douteux maintenant. Allez, ça finirait bien passer. Demain il aurait oublié. Et, comme si la phrase venait de le soulager d’un poids, il ratissa Racoon City consciencieusement, le sourire aux lèvres.

[tu sauves ma journée çwç]

Réaction épidermique, et sans le vouloir, juste parce qu'il ne pouvait pas là, il s'était redressé, ne pouvant pas rester allongé sur son frère, réflexe à moitié conscient. Tourné vers la télé il fit rouler ses yeux à l'intérieur de ses orbites en entendant Nove limite proposer un rencard à cette fille. Bon Dieu évites de sortir avec des tarées steuplait. Mais il passa rapidement à autre chose, les conquêtes de son frère l'ayant toujours peu intéressés -sauf dans le cas il coucherait avec, là il était tenu de le savoir, d'ailleurs c'était une course qu'il ne voulait pas perdre. Hé oui même s'il s'agissait de quelques malheureuses minutes cela comptait énormément niveau psychologique. De toute façon ça ne servait à rien parce niveau existence ils avaient le même âge à la seconde près. Cellule qui se divisent, tout ça tout ça. Deux personnes qui étaient nées du néant côte à côte partageaient un lien forcément, rien à voir avec l'amour comme le concevaient ceux qui étaient nés seuls. D'où ce genre d'intervention magique. Les idiots.

Quand la fille fut partie, pour de bon, de vrai, de façon définitive, ils se permirent un regard. Dece se laissa frotter les cheveux sans rouspéter, pour une fois.

- C'est clair c'est débile sérieux. Ils fantasment un peu parce qu'on est... ouais des jumeaux, haussement d'épaules, Tu te souviens quand on était petit le type qui nous a demandé si on pouvait se parler par la pensée ?

Il émit un petit sifflement agacé entre ses dents, rapport au souvenir ou au mord vivant qui venait de choper la jambe de son avatar et la mordait grossièrement, faisant gicler du sang en masse. Et puis il était calme, même fier de lui, il arrivait parfaitement à donner l'impression qu'il n'y pensait pas. D'ailleurs ce n'était pas le cas, pas vraiment. La conversation restait dans sa tête comme une empreinte de pas dans le sable. Maintenant qu'il pensait, d'accord, ils faisaient souvent des trucs ambiguës. Bien spur dans leur tête c'était clair pour eux mais les autres pouvaient être amenés à s'imaginer des trucs, surtout s'ils le cherchaient en fait. Mais bon... Ils s'en foutaient hein ? Ils n'allaient pas se tenir à une distance de sécurité juste pour ça.

- Grave. Ou alors t'aurais pas du faire le malin avec ton film là,

Genre t'étais trop heureux quoi.

Et heureusement que le film était loin d'être bon parce que sinon ils auraient fait quoi ? Auraient partagé la salle de bain à tour de rôle, tranquille, normal ? Un frisson lui parcourut l'échine. Non il ne voulait pas non plus imaginer son frère faire ça. C'était. Ha. Non. Ses foits dérapèrent sur la manette et sa jauge de vie partit en flamme en une seconde. Il fit mine de balancer la manette au sol, avant de se réinstaller au fond du fauteuil. Il avait toujours été extrêmement mauvais joueur, en plus d'être légèrement vantard et de détester perdre la face.

- Ouais mais c'est que chuis déconcentré,

De toute façon la partie continuait tant que Nove n'était pas mort. Dépité il s'enfonça dans son fauteuil, la manette en équilibre sur les genoux et passa une main dans ses cheveux, là où son frère l'avait touché. Grimace. Ils étaient pas vraiment tout beaux tout propres.

- J'ai besoin d'une douche.

Et il soupira longuement. Le soir n'était pas pour tout de suite et maintenant qu'il savait ses cheveux sales il allait névroser en silence dessus toute la journée. Novembre progressait bien dans le jeu lui. Tapotant sur son genou du bout des doigts Dece lança distraitement.

- T'as entendu parler des types qui habitent dans des lofts ? Ils ont genre des baignoires méga-grandes il paraît.

Des baignoires, rien que ça c'était surréaliste.