« We just now, got the feeling,
that we're meeting
For the first time. »

✖ Tout avait commencé par un truc tout bête. Ils s'étaient alors croisés pour la première fois. C'était stupide, le genre de truc qui survient tous les jours et qu'on oublie si facilement. Par moments, lorsque Chase se mettait à y repenser, il ne pouvait s'empêcher d'avoir la foi. D'un coup, tout lui semblait plus facile, plus clair. D'un coup, il avait le sentiment intense que toute sa vie serait tellement plus simple désormais. La seule image qu'il avait en tête demeurait intacte, quelles que soient les épreuves à surmonter. Tsunade était apparu dans sa vie comme une feuille tombe d'un arbre. Sans que ce ne soit forcément prévu, avec une douceur extraordinaire. De cette rencontre avaient germés des milliers de petits frissons chaque jour grandissant un peu plus. De cette feuille était né un lien entre eux qui ne pouvait être détruit.

Si on avait dit un jour à Chase qu’il trouverait sur son chemin quelqu’un pour le combler, pour faire de sa vie quelque chose de tellement plus facile, de tellement plus joyeux, il n’y aurait pas cru. Il ne voulait plus vivre le genre de situation qu’il avait vécu avec Amy. C’était trop dur, trop complexe, trop douloureux. Pour lui, l’amour n’existait pas. Les seuls sentiments importants qu’il avait connu de toute sa vie… c’était l’amitié. Un soir, il avait tout perdu et c’est à ce moment qu’il se rendit compte que l’amitié n’est pas tout … Que même si l’on s’accroche aux gens, même si l’on désire de tout notre être partager notre existence avec eux pour toujours. Nous ne pouvons prévoir l’avenir. C’était un truc qui l’avait fait rager. Énormément. Il s’était sentit tellement en colère contre le monde entier. Il s’était demandé au moins cent fois : Pourquoi moi ? Pourquoi eux ? Les questions sans réponses. On ne sort pas indemne de ce genre d’évènement, on ne survit pas à ce genre de choses. Une partie de nous meurt avec le drame … une partie de nous devient un souvenir.

Il n’est cependant pas interdit de chérir ce souvenir. Il n’est cependant pas interdit de caresser ces mémoires et de vivre avec elles comme de précieux trésors. Rien n’empêche un homme d’avancer malgré les pertes. Rien n’empêche un homme de défier la mort avec le plus simple et le plus stupide sentiment qui puisse exister. Un homme est faible seul. Peut-être, peut-être pas. Chase avait apprit à respecter la façon d’être des gens, il avait décidé de vivre pour les autres dès le moment où il avait quitté l’hôpital après l’accident. Plus jamais il ne verrait ses quatre précieux amis. Plus jamais il ne jouerait non plus de son instrument. Un autre chemin s’ouvrait à lui où il ne serait qu’un passant qui tends la main de temps à autres. Un passant qui traine les pieds vers un endroit qu’il ne saurait décrire. Perdu, inconscient à sa propre douleur et seul pour tenir avec elle.

On peut le pardonner d’avoir pensé que plus rien ne serait beau, que plus rien ne serait simple, que plus rien ne serait agréable. On peut lui pardonner d’avoir espéré ne plus jamais connaître un sentiment d’affection. On peut comprendre qu’il ait eu peur … mais dès que Tsunade était entré dans sa vie, dès qu’il l’avait vu dans ce couloir. Tout avait basculé. Il y avait cru. Il avait pensé délirer, il s’était dit que jamais quelqu’un d’aussi merveilleux ne pourrait accepter son affection. Il avait imaginé mille et unes façons de combattre son cœur pour l’empêcher de faire « ça ». Mais il était déjà trop tard. Il avait flanché. Son cœur avait flanché. Son corps avait flanché. Son âme avait flanchée.

Il était tombé amoureux de Tsunade.

Tombé, oui. Totalement tombé. Il avait sentit son cœur faire du haute voltige, il avait tremblé, il avait sentit une nouvelle chaleur l’envahir, un besoin intense de s’accrocher. Il était tombé, tombé sur un nuage.

Tsunade lui avait ouvert son cœur et sa pureté. Cette douce lumière l’avait guidé et maintenant il ne s’imaginait plus exister sans lui. Tout s’était passé si rapidement … Ils avaient connus des soucis, Tsuna ne vivait pas les choses de la même façon que lui. Il arrivait à Chase d’être très en colère. Il voulait protéger le jeune garçon de ce genre de choses. Il ne voulait plus le voir persécuté par les autres, le voir sourire aux gens qui ne méritaient même pas un regard de sa part. Jaloux, il était jaloux. Il désirait de tout son cœur Tsunade. Il ne voyait que Tsunade. Il ne voulait pas sentir que quelqu’un d’autre pouvait toucher son cœur. Tsunade était à lui, rien qu’à lui.

Il était allongé dans son lit, l’observant dormir. Tsuna était couché sur le côté, serrant l’oreiller de ses mains fines, les yeux clos, ses longs cils bougeant à peine. Son souffle était régulier, comme une brise légère, reposante. Il avait les cheveux ébouriffés et la couverture remontée jusqu’à l’épaule. Chase, lui, se retrouvait les bras croisés derrière la tête, un pied au-dessus des couvertures. Le soleil s’immisçait doucement par la fenêtre du grenier. Une belle journée s’annonçait, il l’avait tout de suite sentit.

À lui, rien qu’à lui. Ce petit ange sommeillant était si pur, si magnifique. Chase se sentait toujours très con d’être amoureux à ce point. D’idolâtrer son petit-ami comme s’il s’agissait d’un être supérieur. Il se sentait stupide de le trouver aussi beau, de désirer lui offrir tout ce qu’il lui demanderait. Il avait envie de le voir sourire pour toujours … parce que son sourire réchauffait son âme et lui donnait le goût de vivre. Ce goût délectable … qu’il n’avait plus sentit depuis deux ans.

Un petit sourire en coin sur les lèvres, il relâcha sa tête et se tourna afin de venir s’allonger contre le dos du garçon endormit. Il posa une main contre le ventre plat et déposa un baiser au creux de l’épaule dénudée. Sa main remonta doucement au milieu du torse puis poursuivit sa balade vers la cuisse qu’il effleura du bout des doigts. Il posa un énième baiser sur le cou puis la mâchoire avec une infinie douceur. N’ayant pas dans l’idée de le réveiller ou sinon pas dans un sursaut en tout cas. Chase serra Tsunade un peu plus fort contre lui, une étreinte possessive, mais amoureuse. Il ferma les yeux, soupirant d’aise.

Le ciel pouvait bien leur tomber sur la tête. Il n’était que trop heureux en ce moment pour s’en soucier…